Mort du projet géopolitique néocon – humiliation de l’UE – Revue Politique et Parlementaire
L’échec du projet mégalomane des néoconservateurs américains de saborder la Russie en menant une guerre par procuration en Ukraine est désormais une réalité incontestable. Ce sont eux, et eux seuls, qu’il faut tenir pour responsables de la crise géopolitique majeure que nous vivons, ainsi que leurs vassaux occidentaux qui ont suivi aveuglément cette stratégie désastreuse.
Donald Trump, souvent perçu comme brutalement réaliste, doit aujourd’hui faire face à deux réalités géopolitiques majeures : la défaite de l’Ukraine et de l’OTAN sur le champ de bataille, et le renforcement de l’alliance russo-chinoise, un cauchemar géopolitique pour les États-Unis, tel que l’avait craint Henry Kissinger. La victoire russe en Ukraine est désormais une évidence, et le vainqueur dicte ses conditions. Les États-Unis, dépourvus de leviers efficaces, n’ont d’autre choix que de s’adapter. Les Européens, quant à eux, s’agitent dans un désarroi grandissant, incapables de comprendre que le monde a changé et que leur alignement inconditionnel sur Washington les place dans une position de plus en plus fragile.
Cette réalité a été mise en lumière de manière cinglante lors de la récente visite d’Emmanuel Macron à Washington. Le président français, souvent critiqué pour son incompétence en matière de relations internationales, a une fois de plus humilié la France en se pliant aux exigences américaines sans obtenir la moindre garantie concrète. Avant son départ, Macron avait pourtant déclaré sur les réseaux sociaux, avec une grandiloquence typique, qu’il dirait à Trump : « Tu ne peux pas être faible face au président Poutine. Ce n’est pas toi, ce n’est pas ta marque de fabrique. » Pourtant, une fois sur place, il s’est contenté de suivre la ligne américaine, passant de « On ne négocie pas avec Poutine » à « On négocie avec Poutine à ses conditions », comme l’a souligné Stéphane Rozès. Ce revirement pathétique est révélateur de l’incapacité de Macron, et de la plupart des dirigeants européens, à tenir un raisonnement réaliste en géopolitique.
Ils restent prisonniers du schéma néoconservateur « idéaliste », désormais obsolète.
La réalité géopolitique actuelle est bien plus complexe et brutale. À Riyad, la Russie a clairement exprimé que tout déploiement de troupes européennes en Ukraine serait inacceptable. Trump, quant à lui, a surtout répondu à des questions de politique intérieure lors de la conférence de presse commune avec Macron, montrant ainsi le peu de cas qu’il fait des préoccupations européennes. Pire encore, le même jour, les États-Unis ont imposé au Conseil de sécurité de l’ONU une résolution, votée avec la Russie et la Chine, appelant à la paix en Ukraine sans tenir la Russie pour responsable du conflit ni exiger la restitution des territoires annexés. Cette résolution, adoptée par 10 voix pour et sans aucun contre, a été un camouflet pour les Européens. La France, le Royaume-Uni et les autres membres européens du Conseil de sécurité, qui avaient pourtant ferraillé pour obtenir des résolutions favorables à l’Ukraine à l’Assemblée générale de l’ONU, se sont couchés piteusement, s’abstenant de faire usage de leur droit de veto.
Cette soumission totale à la volonté américaine a réduit à néant la crédibilité de la France et de l’Union européenne sur la scène internationale.
Cette humiliation est le reflet d’une réalité plus large : les dirigeants européens, profondément vassalisés, sont incapables de s’adapter à un monde multipolaire. Ils continuent de s’agiter dans tous les sens, appelant à une « souveraineté européenne », à un « rebond européen », voire à la création d’une « armée européenne », tout en refusant de consulter leurs peuples sur ces questions. Pendant ce temps, les néoconservateurs et les va-t-en-guerre européens s’égosillent, multipliant les tribunes et les émissions sur une prétendue invasion imminente de l’Europe par la Russie, tout en ridiculisant l’armée russe, qu’ils dépeignent comme une force délabrée, réduite à démonter des puces électroniques de machines à laver ou à recourir à des chameaux et des ânes pour ses opérations. Cette hystérie communicationnelle, couplée à une vassalité politique, est non seulement ridicule, mais aussi dangereuse.
Elle révèle l’incapacité des dirigeants européens à faire face à la réalité et à prendre des décisions indépendantes.
Donald Trump, en revanche, a donné une leçon de réalisme à Emmanuel Macron et, bientôt, la donnera aussi à Keir Starmer, le Premier ministre britannique. Les décisions prises par l’administration Trump, notamment le renouement des relations diplomatiques avec la Russie, sont le résultat direct de l’échec du projet néoconservateur visant à saborder la Russie par une guerre par procuration en Ukraine. Les néoconservateurs, qui ont dominé la politique étrangère américaine depuis 1991, sont les seuls responsables de cet échec, ainsi que leurs vassaux occidentaux qui ont suivi aveuglément leur stratégie. Trump, en acceptant la réalité d’un monde multipolaire, cherche à maximiser la position des États-Unis dans ce nouveau contexte, tout en tentant de briser ou du moins d’affaiblir l’alliance russo-chinoise, qui représente le cauchemar géopolitique ultime pour Washington.
La victoire russe en Ukraine a des conséquences claires : l’Ukraine sera dépecée, peut-être même au profit de pays comme la Pologne, la Hongrie, la Moldavie ou la Roumanie, et ce qu’il en restera sera un État croupion failli, maintenu à bout de bras par l’UE, à l’image du Kosovo. Les États-Unis, n’ayant plus de leviers pour imposer leur volonté, s’adaptent à cette nouvelle réalité. Les Européens, en revanche, continuent de s’agiter dans tous les sens, incapables de comprendre que leur alignement inconditionnel sur Washington les affaiblit davantage.
Trump, en réaliste brutal, les fera payer pour leur manque de vision et leur soumission.
Les récents événements nous offrent une leçon amère mais nécessaire : en géopolitique, il faut être réaliste et indépendant. Il est temps de faire table rase des quarante dernières années et de l’approche idéologique des relations internationales qui a conduit à des désastres comme la guerre en Ukraine. Nous, Français, ne devons plus nous laisser embarquer dans des aventures internationales catastrophiques, embobinés par des idéologues qui nous servent de la moraline, des « valeurs », des droits de l’homme et des bons sentiments à pleines louches, tout en servant les objectifs des néoconservateurs : l’hégémonie américaine sur le monde. La réalité est brutale, mais elle doit être affrontée avec lucidité et courage. Le monde a changé, et ceux qui refusent de s’adapter seront balayés par l’histoire.
Pour comprendre les actions des États-Unis sur la scène internationale, il faut plonger dans les profondeurs de la géopolitique et sortir des explications simplistes. Les États-Unis sont en train de vivre une révolution profonde dans leur politique étrangère. Ce que fait Trump n’est pas le fruit du hasard ou de lubies personnelles, mais une réponse rationnelle à un monde en mutation. Il s’agit d’un changement de paradigme majeur : les États-Unis abandonnent la logique néoconservatrice qui visait à établir une hégémonie mondiale et acceptent désormais la réalité d’un monde multipolaire. Leur objectif est désormais de maximiser leur influence dans ce nouveau contexte, tout en cherchant à affaiblir l’alliance russo-chinoise, qui représente leur plus grande menace stratégique. Cette alliance, qui unit les deux principales puissances capables de rivaliser avec les États-Unis sur les plans militaire, économique et technologique, est le fruit direct des erreurs stratégiques des néoconservateurs.
En cherchant à isoler et à affaiblir la Russie, ils ont poussé Moscou dans les bras de Pékin, créant ainsi une entente stratégique qui menace directement l’hégémonie américaine.
Les néoconservateurs, héritiers de la guerre froide, avaient pour projet de faire des États-Unis la nation indispensable, la « Nation Utile », destinée à dominer le monde. Leur vision reposait sur un ordre mondial basé sur des règles qu’ils imposaient aux autres, tout en s’affranchissant eux-mêmes du droit international. Ils ont cherché à vassaliser l’Europe via l’OTAN, à étendre leur influence militaire et économique, et à utiliser des leviers comme les droits de l’homme, le wokisme et le progressisme pour contraindre les nations à se plier à leur volonté. Leur ennemi principal était la Russie, perçue comme la seule nation capable de menacer leur hégémonie. Leur objectif : saborder la Russie, la diviser, et récupérer ses richesses. Cette vision, héritée de la guerre froide, était fondée sur l’idée que la Russie, en tant qu’État souverain et indépendant, représentait un obstacle majeur à l’établissement d’un ordre mondial unipolaire dominé par les États-Unis.
Pourtant, malgré leurs efforts, les néoconservateurs ont échoué. La Russie a résisté, et pire encore, elle s’est renforcée. L’alliance avec la Chine, que les néoconservateurs craignaient par-dessus tout, s’est resserrée. Cette alliance est devenue le cauchemar géopolitique des États-Unis, un scénario que Henry Kissinger avait redouté. Kissinger, l’un des architectes de la politique étrangère américaine durant la guerre froide, avait toujours mis en garde contre le danger d’une alliance entre la Russie et la Chine. Selon lui, une telle entente pourrait isoler les États-Unis et menacer leur position dominante dans le monde. Aujourd’hui, cette prédiction, que j’avais formulée dans un article de la Revue Politique et Parlementaire, publié le… 23 février 2022 et intitulé « Crise en Ukraine : victoire stratégique pour la Chine, danger pour l’Europe » est devenue réalité, et les États-Unis doivent en assumer les conséquences.
Trump, après avoir été entouré de néoconservateurs, a fini par ouvrir les yeux. Il a compris que la Russie avait gagné la guerre en Ukraine et que le projet hégémonique néoconservateur était un échec. Il a accepté la multipolarité du monde et cherche désormais à maximiser la position des États-Unis dans ce nouveau contexte. Cette acceptation de la réalité marque un tournant majeur dans la politique étrangère américaine. Après des décennies de tentatives pour imposer un ordre mondial unipolaire, les États-Unis reconnaissent enfin que le monde est devenu multipolaire, avec plusieurs centres de pouvoir qui coexistent et interagissent.
Cette reconnaissance est essentielle pour éviter un conflit mondial et pour permettre aux États-Unis de maintenir leur influence dans un monde en mutation.
Mais comment reconstruire la confiance avec la Russie après des décennies de tensions ? Les États-Unis ont accumulé un passif lourd : l’extension de l’OTAN, les révolutions de couleur, les sanctions, la sortie des traités internationaux, et le soutien à l’Ukraine dans cette guerre. Pour entamer un dialogue, Trump doit faire des gestes forts : condamner Zelensky, stopper le financement de l’Ukraine, accepter la victoire russe, proposer le retrait des troupes américaines en Europe, lever les sanctions, et traiter la Russie avec respect. Ces mesures sont le minimum nécessaire pour espérer rétablir des relations diplomatiques. Cependant, ces gestes ne suffiront pas à effacer des décennies de méfiance et de tensions. La Russie, qui a été humiliée et marginalisée par les États-Unis et leurs alliés, ne se contentera pas de simples déclarations. Elle exigera des actions concrètes et durables pour prouver que les États-Unis sont prêts à changer de posture.
Le sommet de Riyad marque un premier pas dans cette direction. En excluant l’UE et l’Ukraine, les États-Unis montrent qu’ils sont prêts à engager un dialogue direct avec la Russie, à l’image de ce qu’avait fait Nixon avec la Chine dans les années 1970. L’objectif est clair : affaiblir l’alliance russo-chinoise et éviter l’isolement des États-Unis dans un monde de plus en plus multipolaire. Cependant, cette stratégie est risquée. Les Chinois, qui ont construit une relation solide avec la Russie basée sur des intérêts communs et une méfiance partagée envers les États-Unis, ne se laisseront pas facilement déstabiliser. Ils surveilleront de près toute tentative américaine de se rapprocher de la Russie et prendront des mesures pour protéger leur alliance.
Cependant, les néoconservateurs ne sont pas morts. Ils continuent d’agir en coulisses, refusant d’accepter la défaite de leur projet hégémonique. Les dirigeants européens, profondément vassalisés, sont en panique face à ce changement de paradigme. Ils ont du mal à accepter que l’époque de l’hégémonie américaine soit révolue. Mais grâce à Trump, et malgré les controverses qu’il suscite, le monde a évité une troisième guerre mondiale, un scénario vers lequel menait inévitablement la politique néoconservatrice.
Le réalisme de Trump, aussi brutal soit-il, a permis d’ouvrir une nouvelle ère dans les relations internationales, une ère où la multipolarité est enfin reconnue.
L’échec des néoconservateurs à saborder la Russie et à maintenir l’hégémonie américaine marque un tournant historique. Les États-Unis, sous la direction de Trump, ont commencé à accepter la réalité d’un monde multipolaire et à adapter leur stratégie en conséquence. Cependant, cette transition ne se fera pas sans heurts. Les néoconservateurs, toujours influents, continueront à résister, et les Européens, trop habitués à leur rôle de vassaux, devront apprendre à naviguer dans un monde où Washington n’est plus le seul maître du jeu. La question qui demeure est de savoir si les États-Unis parviendront à maintenir leur influence dans ce nouveau contexte, ou s’ils seront contraints de céder la place à d’autres puissances montantes. Une chose est certaine : le monde ne sera plus jamais le même.
Le monde a changé. Il est multipolaire. La France doit retrouver son indépendance totale, en commencer par s’extraire des filets de l’Union européenne, de l’OTAN, des volontés de Washington et se préoccuper, d’abord, de ses intérêts. Bref, il faut retrouver une géopolitique gaullienne.
Source : https://www.revuepolitique.fr/mort-du-projet-geopolitique-neocon-humiliation-de-lue/