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La Russie, médiateur d’un futur accord sur le nucléaire entre l’Iran et les États-Unis ?

Le ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov et le secrétaire d’État Marco Rubio auraient évoqué un nouvel accord avec l’Iran lors de leur rencontre en Arabie saoudite le 18 février 1. Ni la Maison-Blanche ni le Kremlin n’ont confirmé ou démenti ces informations à ce jour. Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a déclaré que « la Russie estime que les États-Unis et l’Iran devraient résoudre leurs problèmes par la voie des négociations ». D’après Peskov, le gouvernement russe serait prêt à « faire tout ce qui est en son pouvoir pour y parvenir ».

Une telle démarche irait à l’encontre de la dynamique générale des négociations nucléaires iraniennes et marquerait un alignement inédit avec les puissances opposées au camp occidental.

Si la Russie a été un acteur clef des négociations nucléaires qui ont conduit au Joint Comprehensive Plan of Action, (JCPOA, Accord de Vienne), signé en juillet 2015, l’invasion de l’Ukraine de février 2022 a mis un cout d’arrêt à toute coopération sur ce sujet avec la Russie.
En effet, le JCPOA consistait à compartimenter la question du programme nucléaire iranien, sans aborder la question de la politique étrangère iranienne et de son programme balistique. 
Or, le soutien iranien à la Russie (notamment via la vente et la production conjointe de drones Shahed) dans le cadre de la guerre en Ukraine a rendu impossible la poursuite de cette séparation entre les différents sujets.

Ce sont la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne qui ont initié les négociations en octobre 2003 lors de la visite à Téhéran de leurs trois ministres des Affaires étrangères. Le haut représentant de l’Union européenne assure quant à lui la coordination des négociations et veille à la préservation du JCPOA.

Négocier un accord en-dehors de ces canaux, notamment par l’intermédiaire de la Russie, reviendrait à s’écarter d’un cadre diplomatique établi depuis plus de vingt ans par les pays européens qui sont également très actifs — en coordination avec l’Agence internationale de l’énergie atomique — sur la question.
Une résolution du Conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a été votée en novembre 2024 demandant un rapport complet au directeur général de l’Agence sur le nucléaire iranien. Celui-ci pourrait conduire à une saisine du Conseil de sécurité des Nations unies et à un retour des sanctions internationales à l’encontre de l’Iran. 
Les Européens ont rencontré les négociateurs iraniens le 13 janvier à Genève, dans le cadre d’un processus qui visait à fournir un cadre dans lequel l’administration Trump pourrait s’insérer en vue de nouvelles négociations.
Mais selon l’AIEA, il pourrait déjà être trop tard pour les efforts diplomatiques. L’organisation basée à Vienne a déclaré que « l’augmentation significative de la production et de l’accumulation d’uranium hautement enrichi par l’Iran, seul État non doté d’armes nucléaires à produire de telles matières nucléaires, est très préoccupante » 2.

Depuis 2022, Téhéran et Moscou ont considérablement accru leur coopération.

Les présidents iranien et russe ont signé un accord stratégique ce 17 janvier renforçant la coopération militaire, économique et culturelle entre les deux pays.
Les gouvernements des deux pays ont également une hostilité convergente à l’encontre des politiques de sanctions internationales qui les visent
Le retour de la Russie dans un rôle central à la table des négociations sur le nucléaire iranien permettrait à Poutine de sortir de son isolement et de retrouver une influence dans la région, qui a été considérablement affaiblie par la chute du régime de Bachar el-Assad.

Depuis son inauguration, Donald Trump a déclaré à plusieurs reprises que les États-Unis pourraient reprendre leur stratégie de « pression maximale » sur l’Iran suivie lors de son premier mandat, et également que Washington serait prêt à trouver un « accord de paix nucléaire vérifié » avec Téhéran 3.


Source : https://legrandcontinent.eu/fr/2025/03/05/la-russie-mediateur-dun-futur-accord-sur-le-nucleaire-entre-liran-et-les-etats-unis/