Rapport de force
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Par Bernard Pons − Mars 2025
Bernard Pons, 2025, Homme dimension maximum, huile sur papier, 81/81cm
J’observe que l’élément de langage « rapport de force » apparaît chez tous les éditorialistes bien dressés.
Mis à part que ça ressemble plutôt à une blague, juste un exemple, le personnel cumulé des trois armes de l’armée britannique ne remplit même pas les tribunes du stade de Wembley. Ils ont déjà refilé leurs chars Challenger (qui se sont fait démolir) aux Ukrainiens. Pour les avions, ils ont les vieux Eurofighter Typhoon qu’ils sont en train de retirer progressivement du service parce qu’ils sont complètement obsolètes. Ils ont également 33 F35, le célèbre fer à repasser américain complètement dysfonctionnel qu’ils ont été obligés d’acheter.
Ceci n’inquiète pas le côté Russe ; Parce que lui il a : des SU 57, SU 35, SU 34, SU 30, MIG 35, MIG 31, MIG 29, etc. Au total, les forces aérospatiales russes disposent d’environ 1500 avions de combat, ce qui en fait une des plus grandes forces aériennes du monde. Sans oublier bien sûr les missiles Oreshnik qui peuvent frapper Londres en 15 minutes. Sans oublier non plus que les sous-marins français ne peuvent fonctionner sans l’aval des USA depuis la vente d’Alstom.
Voulez-vous vraiment que la France attaque la Russie + la Chine + les USA ?
Ceci posé ; Que nous devions être forts, cela relève de l’évidence, une colonne vertébrale soutient un cœur pulsant du sang frais. Pour continuer la métaphore, sans cœur, une colonne vertébrale n’est qu’un tas d’os. Et le cœur, c’est quoi ? Eh bien l’économie Monsieur, et tout économiste sérieux vous dira que la rupture des liens économiques et commerciaux avec la Russie a accéléré le processus de désindustrialisation de l’Europe. Les plus grandes économies du continent perdent leur compétitivité dans le contexte de l’Amérique et de la Chine dynamiques. Sans économie solide, – et elle ne peut l’être sans les BRICS – le réalisme du rapport de force ressemble à un crapaud voulant devenir bœuf.
Il me semble évident que les rapports de forces compris comme cela n’ont pas de sens, mais peut-être faut-il mieux définir les acteurs.
Les Kennedy nous disent :
« Notre véritable ennemi n’est ni la Russie ni l’Ukraine. Ce n’est même pas la Chine. Ce sont ceux qui ont provoqué et tenté de perpétuer les guerres – afin de pouvoir blanchir des milliards de notre argent dans leurs propres poches. Ce sont eux qui ont financé les révoltes et l’instabilité partout dans le monde via l’USAID. Ce sont ceux qui ont commis des crimes innommables sur des enfants sur une île et qui se sont considérés au-dessus de la loi. Ce sont ceux qui manipulent les gens avec une propagande sans fin en achetant tous les médias – en utilisant nos impôts. Ce sont eux qui ont semé tant de divisions parmi notre propre peuple. Ce sont ceux qui ont tiré une balle dans la tête de mon père, de mon oncle et @realDonaldTrump, l’ami de John John Kennedy junior, décédé dans un accident d’avion lors de sa campagne présidentielle financée par …Trump. Ce sont eux qui ont empoisonné notre propre peuple pendant des années juste pour pouvoir en tirer davantage de profit. C’est le même groupe de personnes. Et nous ne nous arrêterons pas tant que nous n’aurons pas brisé l’État profond en mille morceaux et récupéré notre pays. Si cela n’a pas été clair, il s’agit de Soros, Bill Gates, Schwab, BlackRock, Big Military, Big Pharma, les politiciens corrompus comme les Clinton, Biden, Chuck Schumer, Pelosi, Mitch McConnell et Fauci, et plus important encore, les bureaucrates non élus qui contrôlent et dirigent efficacement le FBI, la CIA et le DOJ contre la volonté du peuple. Pendant des années, notre gouvernement a
été une marionnette et un complice. » Robert Kennedy.
Si cela n’a pas été clair, il s’agit de Soros, Bill Gates, Schwab, BlackRock, Big Military, Big Pharma, et de leurs fils incestueux, j’ai nommé notre président français. Vu comme cela, ce n’est pas les trois avions anglais qu’ils veulent envoyer au combat dans le « rapport de force » mais toute la pyramide ; Vanguard, BlackRock et consorts et leur shadow banking. Chacun se lovant dedans comme dans un enclos. Il s’agit du contrat Fordien, pour ne pas dire le contrat Faustien, « toit, nourriture et sécurité contre temps de travail à l’usine ». La pyramide, c’est tout cela, chacun cherchant à se placer, le combat des classes remplacé par le combat des places. Voici donc le paradigme cerné, et qui dit paradigme dit enclos. Celui qui dit enclos dit : positionnement dans cet enclos ; la posture. Tout est là ; chacun cherchant à être bien positionné par rapport à cette clôture, chacun se place du côté du bien, puis le bien du bien pour les meilleurs, les plus serviles, jusqu’à s’emmurer vivant dans le mur du bien pour les plus crétins. Voici la posture totalitaire ; emmuré dans le bien. Voilà le secret de la recette du totalitarisme.
C’est cela le rapport de force, sortir de la grotte. Et croyez-moi, il y a du monde dans la grotte. Quelques hommes essaient de nous l’expliquer avec le mouvement des non-alignés :
Conférence de Bandung (1955) : C’est l’événement fondateur de l’esprit non-aligné,
Conférence de Brioni (1956) : Une réunion cruciale entre Tito (Yougoslavie), Nehru (Inde) et Nasser (Égypte) à Brioni, en Yougoslavie, pour préparer Belgrade.
Conférence de Belgrade (1961) : Première conférence officielle du mouvement des non-alignés, à Belgrade (Yougoslavie). Le Brésil a envoyé un observateur.
Ensuite le Mouvement des non-alignés (NAM) continue d’organiser des sommets réguliers pour promouvoir l’indépendance des pays du Sud et un nouvel ordre mondial. (le monde se divise en trois catégories géopolitiques ; l’occident, l’orient Indonésie et Chine, et les pays du Sud, la Russie faisant partie de cette catégorie).
Le Caire, Égypte (1964) : Consolidation du NAM après Belgrade, avec un accent sur la décolonisation.
Lusaka, Zambie (1970) : Ajout des objectifs de paix et de non-alignement face aux blocs Est-Ouest.
Alger, Algérie (1973) : Appel à un nouvel ordre économique international (NIEO), influençant les émergents.
Colombo, Sri Lanka (1976) : Officialisation du terme « Mouvement des non-alignés » dans les documents.
La Havane, Cuba (1979) : Premiers signes de tensions internes sur l’alignement avec l’URSS.
New Delhi, Inde (1983) : Positionnement comme « le plus grand mouvement pour la paix ».
Harare, Zimbabwe (1986) : Focus sur l’apartheid et la désindustrialisation.
Belgrade, Yougoslavie (1989) : Dernier sommet avant la fin de la Guerre froide.
Jakarta, Indonésie (1992) : Révision des objectifs post-Guerre froide.
Carthagène, Colombie (1995) : Adaptation à la globalisation.
Durban, Afrique du Sud (1998) : Renforcement des liens Sud-Sud.
Kuala Lumpur, Malaisie (2003) : Réponse aux tensions post-11 septembre.
La Havane, Cuba (2006) : Critique de l’unilatéralisme américain.
Charm el-Cheikh, Égypte (2009) : Soutien à l’autodétermination (ex. : Sahara occidental).
Téhéran, Iran (2012) : Focus sur la souveraineté face aux sanctions.
Île Margarita, Venezuela (2016) : Développement durable et critiques du néocolonialisme.
Bakou, Azerbaïdjan : Renforcement du multilatéralisme.
Kampala, Ouganda (2024) : accent sur la coopération Sud-Sud.
Que disent-ils ? ; « nous n’allons pas sacrifier ce que nous sommes ». « Les mêmes droits pour tous, pas de racisme, vive le développement ». Ces deux idées fortes conjointes ont mis le sud en orbite. – les pays qui ne souhaitaient pas s’inscrire dans la logique d’affrontement Est-Ouest mais au contraire favoriser l’indépendance effective des pays du Sud.
Cette liste n’est pas exhaustive, des nombreuses conférences apparaissent en Amérique latine : Forum de São Paulo (FSP) 1990 São Paulo, Brésil.
sous l’impulsion de Lula da Silva, soutenu par Fidel Castro.
« Nous manifestons notre volonté commune de réaffirmer un caractère émancipateur, de corriger ses conceptions erronées, et de dépasser toute forme de bureaucratisme et toute absence de véritable démocratie sociale de masse. »
« Promouvoir des propositions d’unité d’action consensuelles dans la lutte anti-impérialiste et populaire, en opposition à l’intégration sous la domination impérialiste, et définir les bases d’un nouveau concept d’unité et d’intégration continentale. » Ces mouvements appellent un nouvel ordre économique, « vous n’allez pas continuer à nous dominer ; on a les ressources. Il faut repenser l’économie mondiale. »
Le premier qui a eu la puissance, la résilience de lever la tête est le président Poutine, il y a bien longtemps. Cet homme nous l’explique depuis la chute du mur en initialisant les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), qui partagent des racines idéologiques du NAM – indépendance et de non-alignement face aux puissances occidentales – Le premier sommet formel a lieu en 2009 à Iekaterinbourg, Russie (BRIC), suivi de l’ajout de l’Afrique du Sud en 2010 (BRICS, 3e sommet, Sanya, Chine, 2011). Les BRICS reprennent des revendications du NAM avec un focus économique et pragmatique plutôt que politique ou idéologique.
Les sommets s’enchaînent
Sanya, Chine (14 avril 2011) : Entrée de l’Afrique du Sud (BRICS).
Oufa, Russie (8-9 juillet 2015) : Lancement de la Nouvelle Banque de Développement (NBD).
Chine (23-24 juin 2022) : Expansion envisagée.
Johannesbourg, Afrique du Sud (2023) : Invitation de nouveaux membres.
Kazan, Russie (2024) : Première avec les 10 membres, thème « Renforcer le
multilatéralisme ».
(et bientôt) – Rio de Janeiro, Brésil (6-7 juillet 2025) : Prochain sommet, présidence brésilienne.
Souvenez-vous du vieux Lula qui a fondé le mouvement en 1990 São Paulo, Brésil. Le président Lula qui a été en prison en 1980 ; Accusé de violation de la Loi de sécurité nationale pour avoir organisé des grèves illégales. Il a été condamné à 3 ans et demi de prison par un tribunal militaire, mais la Cour suprême militaire l’a libéré en 1981 après un appel. Et encore l’opération Lava Jato (2018-2019) pour bloquer un second mandat.
Toujours par les mêmes qui ont tiré sur Kennedy.
Ils sont toujours là. Le camp de la pyramide est solide. Le projet caché de Macron, c’est la réhabilitation de cette dynastie à Moscou avec l’Europe comme levier.
Pas sûr que ce rapport de force soit la volonté populaire. C’est une guerre servile (merci Goscinny !) l’exact contraire de ce qu’est une civilisation, à savoir : l’entente naturelle entre individus dans un village. C’est une guerre mondiale où il ne s’agit pas de trois avions anglais contre 1500 avions SU57 Russes. Mais bien plus profond, le combat est très ancien. (1880), Dostoïevski écrit dans Les Frères Karamazov
L’amour de l’humanité, l’humilité devant les hommes, voilà une force terrible, la plus forte de toutes, et il n’y en a point de semblable.
Maintenant souvenons-nous de Soljenitsyne
Et c’est là justement que se trouve, négligée par nous, mais si simple, si accessible, la clé de notre libération : Le refus de participer personnellement au mensonge ! Qu’importe si le mensonge recouvre tout, s’il devient maître de tout, mais soyons intraitables au moins sur ce point : qu’il ne le devienne pas par moi !
Bernard Pons
Source : https://lesakerfrancophone.fr/rapport-de-force