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Le péril islamiste et le système capitaliste mondial

J’emploie le terme « islamiste » ou « islamisme » plutôt qu’islam. Non pour séparer un bon islam du mauvais islamisme, mais pour essayer de cerner très exactement ce à quoi nous avons affaire et qui menace aujourd’hui la liberté et les possibilités d’émancipation face à un système capitaliste qui a trouvé un nouvel instrument pour se maintenir.

L’islam est une religion historique. Ni meilleure ni pire que beaucoup d’autres. On a pu parler avec beaucoup d’exagération des « lumières arabes », surévaluer le rôle de la civilisation arabo-musulmane dans la « translatio studiorum  », la transmission de l’héritage grec classique à l’Occident médiéval. Je dois dire que les travaux de Rémi Brague et Sylvain Gougenheim (Aristote au mont Saint-Michel) m’ont beaucoup aidé à me défaire du mythe de Cordoue et des fables romantiques sur ce sujet. Il reste que la civilisation arabo-musulmane mérite considération et que ses philosophes comme Avicenne et Averroès valent qu’on y consacre des études. On peut admettre avec Emmanuel Todd que l’islam sur le terreau de la famille communautaire endogame conduit à une sorte de cul-de-sac historique s’exprimant dans un abaissement terrible de la situation des femmes. Mais on peut aussi caresser l’espoir d’un islam qui fasse sa propre révolution et entre, pour le meilleur et pour le pire, dans la modernité. Au Maroc, il semble bien que, au moins pour l’instant, le fondamentalisme ait échoué et qu’un islam ouvert prenne le dessus. Peut-être quelque chose du même genre se trame-t-il en Arabie saoudite… Quant à la situation iranienne, quand tombera la terrible mollahcratie, elle pourrait nous apporter d’heureuses surprises. Il n’est pas interdit de rêver.

Ce n’est pas l’islam et son histoire qui m’intéressent ici, c’est le raz-de-marée mondial de l’islam intégriste révolutionnaire qui pose le problème le plus sérieux. Cet islam révolutionnaire, dont la tendance la plus active est formée par l’organisation des Frères musulmans, est un grand danger pour la démocratie et la liberté. Bien sûr, il diffère profondément, par bien des aspects, de ce que furent les mouvements fascistes et nazis dans la première moitié du siècle passé. Mais il présente aussi de nombreux traits communs et ceux qui ont décidé de lui faire la cour (je pense à toute une partie de la « gauche ») porteront une lourde responsabilité — comme les communistes portent la responsabilité d’avoir sous-estimé le nazisme, y voyant même une étape nécessaire pour la victoire du communisme (« La victoire d’Hitler sera le premier pas vers la victoire de Thaelmann [le secrétaire général du Parti communiste] »).

Les Frères musulmans et leurs apparentés sont un mouvement de masse. Ils s’appuient sur les frustrations d’une petite-bourgeoisie en ascension sociale — aussi bien dans les pays « musulmans » qu’en Europe ou aux États-Unis — et canalisent la colère et les revendications sociales des déshérités, sans tradition politique, auxquels il faut ajouter le lumpenprolétariat, cet infatigable allié de la bourgeoisie financière et des affairistes de tous poils.

Ce mouvement de masse est lié à des fractions significatives de la classe dominante : les richissimes émirs du Qatar, les néo-ottomans turcs, une large fraction de la classe dominante iranienne, auxquels il faut ajouter des complices très utiles comme les cercles dirigeants de l’Union européenne qui déroulent le tapis (vert) aux islamistes en qui ils voient un excellent moyen de casser ces réticentes nations européennes. Le capital anglo-saxon est, de toujours, un défenseur constant de l’islamisme. On pourrait rappeler l’histoire : les Anglais ont soutenu les Ottomans contre les Russes, les Américains ont noué une alliance stratégique avec les Saoud… Ils ont soutenu les islamistes contre les « laïcs » à chaque fois qu’ils l’ont pu. On sait que les services américains et leurs sous-traitants britanniques sont à l’origine des Talibans, d’al-Qaïda, du Hamas, etc. On sait que les États-Unis soutenaient le FIS algérien (et donc le GIA) comme un bon moyen pour se débarrasser des Français et de leurs alliés en Afrique du Nord. Bref, l’islamisme et le capitalisme mondial sont comme cul et chemise.

L’intérêt du capital pour l’islamisme est facile à saisir : voilà un mouvement de masse structuré qui ne met jamais en cause la domination capitaliste. Le christianisme est un très mauvais « opium du peuple » : on a eu la théologie de la libération, le christianisme est une religion plutôt égalitaire et universaliste, et fait du souci des pauvres son souci majeur. On ne trouve absolument rien de tel dans l’islam qui ne trouve rien à redire ni à l’esclavage ni à la soumission des peuples, et encore moins à l’abaissement radical de la femme. La religion musulmane, certes, s’est constituée en reprenant ici et là des morceaux du judaïsme et du christianisme (notamment dans la version des sectes juives nazoréennes). Mais le « liant » est formé de toutes les imprécations contre les infidèles à exterminer, conformément aux besoins des conquérants arabes qui se sont bricolé cette religion. C’est pourquoi le « cerveau reptilien » de l’islam est clairement inégalitaire et favorable à la soumission des individus face aux puissants (musulmans). En outre, l’islam sunnite comme le protestantisme anglo-saxon n’a rigoureusement rien contre l’argent. On voit que c’est une religion parfaite pour les classes dominantes.

La puissance des mouvements politiques islamistes est garantie par le terreau anthropologique que fournit la famille communautaire endogame : même si vous condamnez l’extrémisme du « frère », vous prendrez toujours son parti ! Une minorité convaincue sera soutenue par la majorité, même si la majorité ne souhaite que vivre en paix : les solidarités « claniques » semblent inébranlables. Face à ce bloc solidaire, l’individualisme se brise presque à coup sûr, d’autant plus facilement que les Occidentaux éprouvent, en bons chrétiens, une grande culpabilité qui est absente de la religion musulmane. Il y a des différences civilisationnelles profondes, historiques et ravivées dans le contexte de la crise de décomposition des sociétés bourgeoises et qui poussent au « développement séparé ».

L’islamisme est un projet totalitaire. Il vise le contrôle total des âmes et des corps et la soumission des non-musulmans aux nouveaux maîtres musulmans. La foi musulmane n’importe presque pas dans ce projet. L’islam ne repose pas tant sur la foi que sur la conformité aux rituels — exactement comme les mouvements totalitaires européens se caractérisaient par une série de rituels (le salut, les phrases toutes faites, les appellations standardisées). Ce totalitarisme repose sur l’exclusion des autres. Le hallal qui avait pratiquement disparu revient en force avec l’islamisme et interdit pratiquement aux musulmans et non-musulmans de partager leurs repas. La simple présence de quelque chose d’impur (haram) suffit pour refuser la coexistence autour d’une même table. Chacun se sent habilité comme membre de la police de la vertu et se permet de faire des remontrances à tout présumé musulman qui ne respecterait pas la règle. Le voilement des femmes n’est donc pas une question secondaire, un problème de « bout de tissu », mais une des pièces maîtresses de l’entreprise totalitaire islamiste.

Enfin, l’islamisme porte en lui une dimension de violence essentielle. Verser le sang purifie ! La guerre perlée menée par des tout petits groupes ou des individus doit être spectaculaire, suffisamment pour effrayer les mécréants. Gageons que le sort de Samuel Paty a dû conduire de nombreux enseignants à faire profil bas et à éviter d’aborder en classe les questions qui fâchent. Quand des groupes cagoulés font régner la terreur dans les universités pour en chasser les accusés de « sionisme », il est évident que cela a déjà des conséquences et que la soumission progresse.

Il faut maintenant constater que la lâcheté de la petite-bourgeoisie intellectuelle et les calculs cyniques des hautes sphères capitalistes jouent un rôle central dans la progression de l’islamisme. L’inspecteur de l’Éducation nationale, Jean-Pierre Obin a longuement essayé d’alerter l’opinion sur le climat de crainte régnant à l’école et sur la lâcheté de la hiérarchie, dont la règle principale est « pas de vagues ». La gauche, sous couvert de soutien à la cause palestinienne s’est alliée à l’islamisme jusqu’à devenir sourdement antisémite. Elle joue un rôle criminel dans cette affaire. Entre le clientélisme de certaines municipalités, les menus hallal des cantines, les mosquées qui sortent de terre à rythme soutenu et le ralliement pur et simple aux inventions « théoriques » de la « révolution islamique » iranienne et du FIS algérien, nombre de responsables de « gauche » piétinent allégrement tout ce qu’ils disaient défendre il y a encore 10 ou 20 ans. Le tiers-mondisme était déjà une idéologie douteuse. Le tiers-mondisme sous keffieh palestinien qui occupe les facs prestigieuses est franchement nauséabond.

Mais l’évolution de la gauche n’est rien d’autre que l’expression de la décomposition morale de la société capitaliste à l’époque du pourrissement généralisé. L’islamisme dans les pays riches s’est coulé dans la vague « woke ». Au moment où l’on proclame que la vérité n’existe pas et que l’on doit tenir pour vrai ce que chacun ressent, comment le pire obscurantisme religieux ne pourrait-il pas proliférer ? La liberté, l’égalité et la fraternité étant à peu près vidées de leur sens, reste un nihilisme qui nourrit l’islamisme en tant que négation de nous-mêmes. L’islamisme joue de la vague « woke » et les idiots qui proclament « Queer for Palestine » sont déjà les premières victimes des amis du Hamas, là où ceux-ci ont établi leur pouvoir. Mais l’islamisme joue aussi de la réaction à la folie LFBTQI++++ : quand dans une compétition sportive féminine, les deux finalistes sont des hommes (biologiquement), quand on voit des types barbus allaiter des enfants, quand toutes les horreurs deviennent possibles (et remboursées par la Sécu), il ne faut pas s’étonner que croisse le mépris de l’Occident.

À l’agenda des FM, l’islamisation de plusieurs pays d’Europe est déjà bien avancée. La Belgique ou le Royaume-Uni doivent tomber dans leur escarcelle. Et pour la France, le scénario du livre de Michel Houellebecq Soumission pourrait devenir réalité sous une dizaine d’années. Pour les « intersectionnels » d’extrême gauche, il sera trop tard pour venir pleurnicher. Est-ce inéluctable ? Peut-être pas. D’abord parce que certains États musulmans (Égypte, Arabie saoudite) détectent cordialement les FM et, en l’état des choses, feront tout pour les combattre. Il peut aussi y avoir des réactions de survie en Europe. Ce que les idiots de gauche (pléonasme) appellent « fascisme » n’est, pour partie, qu’une réaction de survie de ceux qui refusent de passer sous la coupe des islamistes.

Que faudrait-il faire ? En premier lieu, il faut redonner leur place aux revendications sociales. Quand on voit des syndicats manifester pour des lieux de prière sur les lieux de travail, il y a visiblement un problème ! En second lieu, défendre sans concession la laïcité, à l’école et dans toutes les institutions publiques. Les signes du prosélytisme religieux doivent être bannis. On ne doit pas interdire de mettre du porc au menu des cantines (pourvu qu’il y ait aussi un plat de rechange pour ceux que le cochon dérange). Il faut également dénoncer l’escroquerie hallal qui n’a pas d’autre objectif que de financer les associations qui combattent la république laïque. On nous dira : « oui, mais les enfants des familles musulmanes ne mangeront plus à la cantine ». Eh bien, tant pis pour eux ! Quant aux parents qui veulent les soustraire à l’obligation scolaire, il faut tout simplement supprimer les allocations et autres aides. Le citoyen de base est un peu excédé qu’on lui crache dessus avec son argent… Il faut cesser de financer les mosquées sur fonds publics (directement ou indirectement) et expulser tous les imams qui n’ont pas la nationalité française. Si on est assez ferme, tous ceux qui suivent les FM par esprit clanique commenceront à réfléchir et reviendront à la raison. Il faut aussi revoir de fond en comble la politique migratoire et notamment les accords de 1968 avec l’Algérie que le gouvernement algérien utilise pour construire en France sa cinquième colonne. Politique migratoire, soyons précis. Nous n’avons pas de problème avec les immigrés du Sud-est asiatique ni avec les immigrés musulmans qui respectent les lois de la république, et nous pouvons tranquillement intégrer les immigrés d’Afrique noire chrétienne. Nous avons un problème avec l’islamisme et c’est ce problème qu’il faut prendre à bras-le-corps. En politique extérieure, il faut refuser tous les accommodements déraisonnables avec les djihadistes, en Syrie et ailleurs, et cesser de penser comme un ancien ministre « socialiste » que ces assassins « font du bon boulot ».


Source : https://la-sociale.online/spip.php?article1243