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Signet Loupe

LE MOMENT TRUMP ou L'EMPIRE EMANCIPE

    Eh bien, voilà. Il l'avait bien dit, Donald, qu'il réglerait la question en 24 heures, et en fait cela ne lui a pris que quelques minutes.
    Simplement, on avait omis de lui faire préciser quelle était exactement la question relative à la guerre en Ukraine qu'il entendait solder.
    Les Américains, eux, en ont vu d'autres : Vietnam, Irak, Somalie. Quand ils lâchent leurs domestiques ou leurs mercenaires, ils le font en général rapidement, et sans trop de manières.
    Là, bien sûr, il s'agit de quelque chose de différent.
    Trump est le nom de ce moment où, pour éviter la faillite d'un empire qui ne tient plus, il devient vital de le libérer de ses devoirs et privilèges qui le relient au reste du monde, surtout à ses vassaux, depuis trois quarts de siècle.
    Cela ne se fait pas sans crises ni sans drames, mais cela doit se faire, c'est tout.
    Il en a été de même lorsque Hadrien a construit son mur breton, ou lorsque Charles De Gaulle s'est résolu à abandonner l'Algérie et liquider l'empire français d'Afrique.
    C'était même pire car il y avait en Algérie un million d'Européens de nationalité française, plus quelques centaines de milliers de musulmans fidèles à la France, qu'il fallait sacrifier aussi violemment qu'Agamemnon Iphigénie. De surcroît, De Gaulle avait été rappelé au pouvoir grâce à Soustelle, Massu et les militaires d'Alger, qui comptaient surtout sur lui pour maintenir les départements d'Algérie au sein de la souveraineté française.
    Pourtant il en a été ainsi, car il ne pouvait pas en être autrement.
    Et on sourit aujourd'hui, quand on lit ce qu'écrivaient Bidault, Debré, Lacoste ou Mitterrand (oui, Mitterrand) sur l'ignominie que constituerait le renoncement à vouloir hisser vers l'universel Arabes, Berbères et Africains ainsi que le danger que cela ferait courir à la grandeur française.
    Avec Trump, c'est à la fois plus facile et plus difficile.
    Plus facile parce qu'il n'y a pas un million d'Américains qui vivent en Ukraine, et qu'on peut solder ce protectorat mafieux et impécunieux à très bon compte (même si les minerais et les terres rares sont surtout un prétexte commode).
    Plus difficile parce que les Européens, comme les Japonais, ont les moyens - jusqu'à un certain degré, toutefois - de fragiliser la valeur de la dette obligataire américaine, et donc la valeur de change du dollar elle-même, en les vendant massivement sur les marchés secondaires (mais ça, peut-être que Trump le recherche justement sans le dire, car cela permettrait d'accompagner sa politique protectionniste de redressement du commerce extérieur tout en reprenant le contrôle sur la gouvernance de la Réserve Fédérale).
    Pour autant, cela ne changera rien à la suite du film.
    Trump a une mission à accomplir, et il va la mener à terme.
    Cet homme que ses ennemis disent versatile, ignare et abruti a quand même suffisamment les pieds sur terre pour savoir qu'une Ukraine rattachée à l'Europe n'a pas plus de sens qu'un Texas redevenu mexicain ou indépendant.
    Ce qui affole les Européens, en vérité, c'est qu'il les met au pied du mur.
    "Vous voulez vraiment vous battre pour les margoulins de Kiev et les ukronazis de Galicie ? Eh bien, ma foi, allez-y. On va voir ce que vous savez faire, et si vous êtes prêts à risquer la vie de vos enfants et/ou ruiner vos économies défaillantes pour mettre Poutine en échec. Moi, j'ai des choses sérieuses à faire ; les Chinois sont autrement plus retors que vous. Si vous voulez initier des conquêtes dans le pré carré moscovite, ce n'est pas moi qui vous y aiderai. On a assez ri, et en Ukraine beaucoup trop pleuré. Bye bye, pauvres larbins vindicatifs ; on se reverra peut-être dans un autre millénaire."
    24 heures ?
    Non : cinq minutes, et l'affaire est réglée. Pas assez sûr de lui, Donald.


    Source : https://www.facebook.com/share/p/18vZdh9FgC/