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le scandale Von der Leyen ou l’autopsie d’une trahison européenne – Telegraph

Cyrille de LATTRE

À l'heure où l'Union Européenne s'enlise de partout dans les contradictions de ses principes, vacille sur le socle même de sa légitimité démocratique, et s'efforce de dissimuler les séquelles d'une gestion calamiteuse de la pandémie de Covid-19, le nom d’Ursula von der Leyen émerge, non plus auréolé des oripeaux de la rigueur technocratique, mais sali par le soupçon, l'opacité, et la collusion. Cette semaine, un événement décisif se joue en coulisses : la Cour de Justice de l'Union Européenne doit statuer sur le contenu des fameux SMS échangés entre la présidente de la Commission et Albert Bourla, PDG de Pfizer, dans le cadre d’un contrat vaccinal astronomique de plusieurs milliards d’euros, signé au nom de tous les peuples européens, mais dans les ténèbres, loin de toute lumière démocratique.

Ce que l’on nomme désormais le « Pfizergate » ne relève plus du simple embarras institutionnel, mais bien d’un réquisitoire historique contre une gouvernance européenne qui a trahi ses propres fondements. Car ce ne sont pas de banales missives que la Cour est appelée à examiner, mais le cœur d’une entente suspecte qui a engagé l’Union dans l’achat de 1,8 milliard de doses du vaccin Pfizer-BioNTech, dont 900 millions fermes et autant en option, pour une livraison en 2022 et 2023. Une commande démesurée, aussi précipitée que suspecte, décidée dans l’intimité numérique d’une conversation cryptée entre deux figures dont l’allégeance semble avoir davantage concerné les intérêts industriels que la santé publique.

« Cette décision de justice pourrait marquer un tournant pour la transparence au sein de l'UE », a déclaré Shari Hinds, de Transparency International. Que faut-il entendre là, sinon l’aveu glaçant que, jusqu’à ce point, la transparence fut piétinée ? Alors que l’UE a été trompée sur toute la ligne pendant la crise du Covid-19 – sur la nature du virus, sur l’efficacité des mesures, sur le sérieux scientifique des vaccins devenus aujourd’hui des poisons –, voilà qu’un nouveau front s’ouvre, plus pernicieux encore : celui du secret institutionnalisé, de la dissimulation systématique, et d’une politique sanitaire pilotée dans l’ombre.

Le Covid et sa crise n’était qu’un prémice de ce qui attend les européens dans les mois et les années à venir, nous l’avions dit, nous avions parlé à l’époque mais nous avions raison trop tôt, c’est ce que l’on appelle « le complotisme »…

Le nœud du scandale tient dans cette question : un SMS entre la présidente de la Commission Européenne et le PDG d’un laboratoire pharmaceutique, lorsqu’il engage un contrat de plusieurs milliards, est-il un document officiel ou une conversation privée ? Ursula von der Leyen et sa Commission soutiennent l’hypothèse absurde que ces échanges ne relèvent pas de la documentation publique, contredisant ainsi toutes les règles élémentaires de transparence. Mais il ne s’agit pas ici d’une simple erreur de classification administrative ; c’est un refus délibéré, obstiné, de rendre des comptes. La Médiatrice européenne, Emily O’Reilly, a jugé que l’attitude de la Commission relevait de la « mauvaise administration », soulignant que « la transparence avait régressé sous le règne de von der Leyen ».

Il n’est en effet pas rare de voir Ursula Von der Leyen caricaturée en Reich Führer… Il n’y a pas de fumée sans feu.

Car oui, la gestion von der Leyen de cette crise sanitaire fut tout sauf exemplaire. Signataire du plus gros contrat de vaccins de l’Union européenne, elle préside l’institution même qui est censée faire respecter les principes de transparence et de responsabilité. Cette double casquette la place aujourd’hui en porte-à-faux avec le droit européen et avec la morale politique la plus élémentaire. Les juges du Tribunal de l’UE ont déjà censuré la Commission pour avoir expurgé de larges portions des contrats de vaccins, invoquant fallacieusement la protection de la vie privée des fonctionnaires ou les intérêts commerciaux des entreprises.

Et comment oublier que l’affaire ne prend cette tournure que parce qu’un journaliste du New York Times, ancien chef du bureau de Bruxelles, a décidé de porter plainte en 2022, après que la Commission a refusé de publier lesdits SMS ? Leur existence même fut d’abord niée, puis dissimulée, avant d’être maladroitement reconnue dans un éclat de rire glacial, au milieu d’une audience à Luxembourg. « Nous ne nions pas qu’ils \[les textes] existent », lâcha alors l’avocat de la Commission, Paolo Stancanelli, devant des juges de plus en plus impatients face à tant d’esquive. Cette phrase suffirait à elle seule à illustrer la farce tragique qui se joue.

Et pourtant, Von der Leyen ne cesse de clamer son attachement aux principes de transparence, d’efficacité et de probité. Une déclaration d’intention contredite par les faits, les silences et les absences. Absente, elle le fut lors de l’unique audience consacrée à l’affaire. « L’éléphant qui manquait à l’appel », déclara la médiatrice. Comment interpréter ce refus de comparaître, sinon comme un aveu implicite ? La seule personne capable de tout expliquer, celle qui a tenu la plume et scellé l’accord, choisit le silence comme refuge.

Mais ce silence est tonitruant. Il résonne avec les milliards gaspillés, les stocks de vaccins inutilisés, les effets secondaires longtemps minimisés, les décisions sanitaires prises dans la précipitation et sous influence. Il évoque aussi les souffrances silencieuses des citoyens victimes d’effets indésirables, les entreprises ruinées par des confinements absurdes, les enfants enfermés, masqués, traumatisés, au nom d’une science instrumentalisée. Et dans ce concert dissonant, les SMS de Von der Leyen et Bourla font figure de partition secrète : une musique pour initiés, composée dans l’arrière-boutique de la démocratie, et dont les citoyens furent tenus à l’écart.

Alors que les peuples européens peinent à se relever des séquelles de la crise, que les dettes explosent, que les systèmes hospitaliers s’effondrent, que les libertés reculent sous les coups de boutoir d’un biopouvoir technocratique, reste suspendue une question simple et terrible : à quoi ont servi ces milliards ? Et qui en a profité ? Ces contrats, conclus dans la pénombre, ont enrichi les actionnaires de Pfizer, mais laissé les citoyens dans l’ignorance et les États dans l’impasse. Ce n’est plus seulement une erreur, c’est une trahison.

Tilly Metz, députée écologiste et l’une des cinq élues à avoir porté l’affaire devant le Tribunal, résume la stupeur généralisée : « Si l’on veut que le public ait confiance dans les politiques et dans leurs actions – et dans leurs contacts avec l’industrie –, il faut privilégier la transparence. » Mais cette transparence, Von der Leyen s’en est détournée, préférant la dissimulation, le contrôle, l’arrogance technocratique. Même dans l’urgence sanitaire, « situation très nouvelle » selon ses défenseurs, il aurait fallu garder la tête froide, respecter les procédures, garantir une traçabilité démocratique.

À présent, il est trop tard. Les faits sont là, irréversibles, accablants. L’Europe s’est faite berner, manipulée par des intérêts privés, abandonnée par ceux-là mêmes qui devaient la protéger. Ursula von der Leyen, en engageant seule l’avenir sanitaire de 450 millions d’Européens sans rendre de comptes, a dévoyé la fonction qu’elle incarnait. Elle a démontré que, dans les hautes sphères de Bruxelles, le pouvoir se prend, se concentre, se garde, mais ne se partage pas. Elle a fait de la présidence de la Commission un bastion opaque, une forteresse imprenable aux allures de laboratoire pharmaceutique.

Et l’histoire, cruelle, retiendra que dans un moment critique où l’UE aurait pu incarner une gouvernance moderne, éthique et responsable, elle a choisi la voie du soupçon, du secret et du mépris citoyen. La justice dira, peut-être, le droit. Mais le jugement de l’histoire, lui, est déjà scellé. Von der Leyen ne laissera pas derrière elle un héritage de rigueur et d’intégrité, mais celui d’un immense scandale, d’un mensonge vaccinal orchestré au plus haut niveau, et d’un gâchis dont on ne mesure pas encore toutes les conséquences. Il est des poisons plus lents que les virus : celui du mensonge d’État en est un.

Le constat est alarmant, et nous ne parlons ici que du Covid, nous excluons de cet article tout ce qui touche à l’Ukraine et à la Russie, dont il faudra, un jour, que cette même commission, rende des comptes, sonnants et trébuchants.


Source : https://telegra.ph/Pfizergate-SMS-secrets-et-milliards-envol%C3%A9s--le-scandale-Von-der-Leyen-ou-lautopsie-dune-trahison-europ%C3%A9enne-05-12