Rude analyse, mais à y réfléchir : assez juste.
Va peut-être falloir arrêter de se leurrer. Ils haïssent la terre qui les a pour beaucoup portés, et qu'ils ne veulent pas reconnaitre, malgré l'Ecole républicaine pour les grandir dans leur rôle citoyen.
Fin de la victimisation.
Le vandalisme analphabète : une brève lecture psy de cette photo.
Le plus frappant n’est pas tant qu’ils soient montés sur la statue de Jeanne d’Arc pour s’y exhiber, la souiller et la réduire à un accessoire de mise en scène, que le vide qui porte cet acte.
Ces racailles ne savent sans doute pas qui est Jeanne d’Arc, et surtout, ils s’en moquent. Elle n’est ni une sainte, ni une héroïne, ni même une référence, juste un support vertical, un caillou symbolique, un reliquat historique incompréhensible sur lequel ils crachent ouvertement.
Leur danger ne vient pas de ce qu’ils visent, mais de leur indifférence totale à ce que cela représente. Comprendre n’est pas nécessaire : exister suffit pour mériter la destruction. Leur rapport au monde est simple : tout ce qui a une forme, une mémoire, une continuité, doit tomber, non pas par conviction, mais par réflexe.
Nous atteignons chaque fois une étape supérieure dans la destruction sans cause, sans projet autre que celui de détruire, dans une sorte de nihilisme analphabète, avec la haine comme langage unique, parce que le langage lui-même a disparu.
Ils crient et cassent pour exister quelques minutes, faute de pouvoir penser leur propre existence.
Jeanne d’Arc est une inconnue, Paris un décor oppressif, l’histoire, une fiction à détruire ou à réécrire selon les codes les plus sommaires de leur haine. Ce qui les unit, ce n’est pas une religion, une culture ou une revendication sociale, mais un lien social inversé, cimenté par le ressentiment et la pulsion de nuire.
Ce n’est pas une communauté, mais une meute, pas au sens animal, mais au sens désaffilié : sans dette et sans limite.
Et pendant ce temps, la société détourne les yeux, trop occupée à ne pas « stigmatiser », trop anesthésiée pour nommer ce qu’elle voit, trop soumise à ses dogmes pour poser la seule question qui vaille : jusqu’à quand ?
Il est déjà trop tard.