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Le bitcoin: une monnaie, de l’or ou rien de tout cela?

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    Cryptomonnaie la plus connue, le bitcoin est souvent présenté comme étant une monnaie, une réserve de valeur ou de l’or numérique. Quelques éléments de réflexion autour de ces idées.

    Lire aussi: La sulfureuse tentation des cryptomonnaies

    Le bitcoin est-il une monnaie? Le bitcoin permet-il d’acheter des biens et des services facilement? C’est possible en théorie mais très peu le cas en pratique. Chaque transaction prend de longues minutes et est sujette à une commission, qui varie selon le niveau d’utilisation du réseau. Ces dernières semaines, ces frais ont varié entre 13 et 25 dollars (12 à 23 francs). «Avec de telles commissions, personne ne veut payer son café en bitcoin, mais ce dernier peut être intéressant pour envoyer de l’argent dans un autre pays, puisque les transferts internationaux facturent en moyenne 6,5% de frais. Donc pour un virement international de plus de 300 dollars, le bitcoin est meilleur marché», relève Yves Longchamp, chef de la recherche chez SEBA, une banque spécialisée dans les actifs numériques.

    Le bitcoin est-il une réserve de valeur? De nombreux partisans du bitcoin prévoient que la valeur du bitcoin ne s’effondrera pas comme celle des monnaies traditionnelles, laminées par les injections massives de liquidités dans le système financier. Car il sera émis un maximum de 21 millions d’unités de bitcoin, probablement d’ici à 2140. Environ 18,5 millions ont déjà été produits, et plusieurs millions ont été perdus ou sont irrécupérables car leur propriétaire a égaré le code de son portefeuille électronique, ce qui accentue la rareté de cette cryptomonnaie. A l’inverse, un instrument financier qui perd 85% de sa valeur en moins d’un an – comme en 2018 – peut-il vraiment assurer une fonction de réserve de valeur?

    Lire également: Le bitcoin est mort. Encore

    Le bitcoin est-il de l’or? Les deux actifs affichent de nombreux points communs, en plus de se trouver en quantité limitée et de ne pas être émis par une seule entité. Comme l’or, le bitcoin est coûteux à produire, il peut être divisé, il ne produit pas d’intérêt et il ne peut pas être dupliqué. Tous deux font l’objet d'une spéculation et tous deux «sont utilisés pour des transactions entre inconnus, en absence de confiance. Parce que la valeur de l’or est universellement reconnue et parce que le bitcoin repose sur un système qui génère de la confiance par lui-même; c’est une «outside money», une monnaie qui existe par elle-même, en dehors de tout système centralisé», observe encore Yves Longchamp, auteur d’une récente étude sur le bitcoin.

    Côté différences, le bitcoin n’a pas de valeur intrinsèque et son historique d’une dizaine d’années est bien maigre face aux 5000 ans d’utilisation du métal jaune. Le bitcoin est facilement transportable, peut être accessible en tout temps et peut être envoyé relativement facilement à l’autre bout du monde.

    Lire finalement: Les enchères s’enflamment pour le bitcoin

    Quelle utilité hors du boursicotage? «Tout dépend du résultat final. Si le bitcoin finit l’année à 10 000, on dira que c’est du boursicotage; s’il termine à 100 000 dollars, on vous félicitera pour votre investissement. L’histoire nous le dira; pour le moment, la plupart des gens sont obnubilés par le potentiel de hausse», relève notre interlocuteur.

    Le bitcoin est-il écolo?

    Sa production mobiliserait autant d’énergie que ce qu’un pays comme la Finlande ou que l’ensemble des data centers de la planète. Cette vision est systématiquement combattue par les tenants de la cryptomonnaie. Pour se faire une idée, comparons avec un système de paiement traditionnel, propose le blog Digiconomist, qui décrit les conséquences inattendues des nouveautés numériques.

    Selon ce site, une transaction en bitcoin consommerait autant d’énergie qu’environ 800 000 transactions effectuées par Visa. Mais ce calcul ne prend pas en compte l’énergie consommée indirectement par Visa à travers les déplacements journaliers de ses 20 000 employés se rendant au travail par exemple. En ajoutant cette dimension, l’empreinte carbone de Visa est multipliée par 10, à 586 000 tonnes d’équivalent carbone par an. Contre 41,4 tonnes pour le bitcoin, selon Digiconomist, soit 14 000 fois moins que Visa, dans cette logique. «Au niveau d’une transaction par contre, le bitcoin a une empreinte carbone plus élevée que Visa. Le réseau bitcoin peut effectuer 5 transactions par seconde, contre 4400 pour Visa. Si l’on observe toutes ces dimensions, le bitcoin est-il pire, meilleur ou équivalent à Visa?» se demande encore Yves Longchamp.


    Source : https://www.letemps.ch/economie/bitcoin-une-monnaie-lor-rien