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Signet Loupe

La vie humaine ça consiste à avoir de la joie à la vivre.

Comment une épidémie dont le nombre de morts qu’elle produit est rigoureusement sans rapport avec la Grippe espagnole d'il y a 100 ans, une épidémie qui a même la caractéristique d'être essentiellement sans symptôme pour les moins de 40 ans, est-elle parvenue à mettre une société comme la nôtre dans une crise multiforme aussi profonde que ce que mesurent les études psychosociologiques parues récemment.

Confondre le gouvernement des hommes et la gestion des choses c'est ce qui se fait depuis des dizaines d'années dans notre pays, comme dans la plupart des pays de l'OCDE.

Le néolibéralisme considère les individus comme des agents économiques, leur action peut donc s'exprimer de façon numérique par des équations et des algorithmes. C'est tout ce qui compte pour les organismes sans visage qui aujourd'hui dirigent nos sociétés, les Organisation mondiale du commerce, les Organisation mondiale de la santé, les Banques centrale européenne, les Commission européenne, les Cour de justice européenne, et tous les autres dispositifs de gouvernement réel, dont jamais aucun citoyen n'a élu un quelconque membre.

Alors ces gens de pouvoir s’interrogent, il financent des études pour comprendre pourquoi ça va si mal, pourquoi les gens sont malheureux, pourquoi ils n'ont plus envie de vivre, et perdent aussi goût au travail…

Ils regardent vers le passé, à l'époque où « ça allait mieux », et ils se laissent embobiner par le mensonge médiatique des « 30 glorieuses ».

Si vous regardez les courbes économiques de ces années effectivement c'est un taux de croissance absolument remarquable, une progression de la richesse, en pourcentage, extraordinaire. En pourcentage… naturellement, on sortait de la guerre, le pays ruiné était à reconstruire, le taux de croissance était à deux chiffres, mais la richesse effectivement créé en valeur absolue était probablement moins élevée qu'elle ne l'est au XXIe siècle, avec un taux de croissance beaucoup plus bas, en pourcentage…

Pour ceux qui les ont vécues, ces années « glorieuses », elles ne l'étaient pas. Elles étaient avant tout difficiles. Dans un pays à reconstruire, dans lequel la croissance inattendue de la natalité, si elle était une bonne nouvelle pour l'avenir, créait sur le moment des problèmes qui n'avaient pas été anticipés et qui ne pouvaient pas se résoudre d'un coup de baguette magique.

La crise du logement : la reconstruction avait attiré vers les villes un nombre élevé de personnes qui vivaient jusqu'ici à la campagne, cela s'ajoutant au baby-boom, la capacité de loger tout le monde n'existait pas. Les bidonvilles étaient nombreux, et les gens qui y vivaient travaillaient, puisque le chômage était inexistant, mais ne trouvaient simplement pas de logement.

Je me souviens de ces années, dans ce qui deviendra par la suite le 93, nous vivions à cinq dans 37 m², sans même un lavabo, sans toilettes, avec pour tout chauffage une cuisinière à charbon, et nous nous sentions bien parce que nous avions un toit sur la tête, à quelques centaines de mètres du bidonville où l'Abbé Pierre avait lancé son Appel en février 1954. Nous n'étions pas riches, mon père était magasinier dans une société d'articles de pêche, dans le Sentier. Je pense que cela ne devait pas être facile tous les jours pour mes parents, comme pour la grande majorité du peuple français, d'arriver à boucler les fins de mois.

Mais les enfants étaient contents, et toute la famille était portée par un énorme espoir, celui que demain serait mieux qu'aujourd'hui, parce qu’aujourd'hui était déjà mieux qu'hier, d'autant plus pour nos parents, qui avaient connu pour ma mère l’Occupation italienne puis allemande et les privations, et pour mon père la guerre elle-même, de la bataille de Monte Cassino, au passage du Rhin, avec les armées de la France Libre.

La vie humaine ça ne consiste pas à avoir un bon rythme cardiaque, un bon taux de cholestérol, un bon taux de globules rouges, un bon taux de globules blancs, parce que de toute façon avec les meilleurs chiffres possibles, avec les meilleurs résultats médicaux possibles, nous mourrons tous à la fin !

La vie humaine ça consiste à avoir de la joie à la vivre.

Lorsque l'on vous traite d’autorité comme un patient, alors que vous n'êtes pas malade, en vous enfermant par des masques, des couvre-feu, des procédures tout aussi fantasques dans leur mise en place que dans leurs changements, dans les interdits qui deviennent des obligations, puis disparaissent sans que l'on puisse savoir pourquoi, et dont l'inefficacité apparaît à l'œil nu, la vie perd son sens, la joie de vivre se perd.

Cet épisode révèle et creuse la désespérance qui couvait dans notre société depuis quelques années. Depuis la chute du Mur de Berlin, finalement, l’Espoir a disparu.

Dans les années de la reconstruction et celles qui ont suivi, les parents pensaient que leurs enfants auraient une vie meilleure que la leur, et que leurs petits-enfants auraient une vie meilleure que leurs enfants. Avec la chute du Mur de Berlin est né un formidable espoir, celui que la fin de la Guerre froide ouvrait une période de paix, qui serait donc une période d'expansion et d'enrichissement pour toutes les catégories de la société.

Terrible douche froide. L’expansion économique était bien au rendez-vous, mais la fin de la peur de l'Union soviétique et de la coagulation entre les mouvements ouvriers d’Europe de l'Ouest et l’Armée rouge a retiré toute tentation au partage, de la part des éléments les plus riches qui contrôlaient les sociétés occidentales, et c'est à une formidable accumulation de milliards entre les mains de quelques personnes et à un remarquable appauvrissement des classes moyennes et populaires, dans les sociétés les plus technologiquement avancées, que nous avons assisté, sur un fond de progrès des technologies.

Aujourd'hui l'immense majorité de la population pense que ses enfants vivront moins bien qu’elle n’a vécu elle, et ses petits-enfants encore moins bien.

C'est la formule de la désespérance.

C'est aussi cette désespérance qui contribue à mettre fin aux partis politiques, la plupart d'entre eux se contentant de devenir des machines au service de la promotion sociale de leurs dirigeants qui choisissent – quelle que soit leur couleur – de s'adapter à ce mouvement de la société, initié par quelques centaines d’ultra-riches à l'échelle de la Terre, et les autres partis étant incapables de proposer un programme à vocation majoritaire pour dompter ce nouveau mode de production qui pense qu'il peut laisser les travailleurs occidentaux sur le côté, en les endormant ou en les réprimant d'un côté, et en les remplaçant dans d'autres domaines par de vastes migrations de populations dociles.

Mais dans ces années là, c'était l’espérance qui dominait la société, et la poussait en avant à travers divers mouvements sociaux, même si la peur de la guerre nucléaire assombrissait l'horizon : en quelques minutes les dirigeants de Washington et de Moscou pouvaient faire disparaître la vie sur Terre. Mais chacun sentait bien que le suicide de l'humanité n'était pas encore à l'ordre du jour.

Brigitte Bardot était un des symboles de cette joie de vivre, danseuse puis actrice, elle devint chanteuse, et sur des paroles de Jean-Max rivière et une musique de Gérard Bourgeois, auteurs prolifiques de ces années-là, elle nous donne ici un instant de fête.

Le dimanche, avec plus ou moins de succès, mais pour le plaisir de quelques aficionados, je diffuse une musique sur cette page.

Je vous propose d’écouter aujourd’hui une chanson de 1969, chantée par Brigitte Bardot : « Ay que viva la sangria ».

[->HTTPS://m.youtube.com/watch?v=7UeP6DNGg2o&feature=youtu.be]


Source : https://www.facebook.com/1504611594/posts/10218437295432742/