VIE DEMOCRATIQUE
Issu d’une famille de juifs polonais qui ont été exterminés par le nazisme, ayant parcouru la planète pour comprendre et prévenir et parfois réconcilier, en rendant hommage par mon œuvre à mes frères et mes grand-parents victimes de la barbarie nazie au moment même où je naissais, je ne laisserais personne me donner de leçons antifascistes.
Le point de départ de mon invention de la Thérapie sociale à Mantes la jolie a été mon combat contre la haine et le racisme qui avaient décimé toute ma famille. Ce combat m’a permis d’écouter pendant des dizaines d’années des milliers de personnes dans de nombreux pays et de comprendre les racines du Mal, qui ne se manifeste pas toujours à l’identique. Ainsi, les antisémites sont devenus des antisionistes, les fascistes et les nazis ont été remplacés par les islamistes. La gauche émancipatrice du genre humain est devenue intolérante et sectaire.
La véritable constante, c’est la psyché humaine confortée dans la destructivité par un environnement pathogène. L’environnement pathogène dans lequel nous vivons aujourd’hui se manifeste, en partie, par l’impossibilité du débat démocratique qui est remplacé par les insultes et les anathèmes. Ainsi, pour certains, refuser de participer à la diabolisation d’Eric Zemmour, signifie qu’on appartient au camp du Mal absolu, en l’occurence de ce qu’ils appellent l’extrême-droite, sans qu’il soit davantage précisé ce que veut dire cette appellation infamante.
Un certain nombre de questions ne peuvent pas être débattues sans faire l’objet de railleries ou pire encore de l’expression d’un profond dégoût à l’endroit de celui qui les évoque.
Mis à part la délinquance financière et les escroqueries en col blanc, les vols et cambriolages commis par quelques roms, les mafias d’Europe de l’Est, les restes du banditisme corse, est-il vrai que la plus grande partie de la criminalité et la totalité du terrorisme soit le fait de personnes issues de l’immigration musulmane.
Est-il vrai que le gouvernement de Vichy et Laval en particulier ont souhaité préserver les français juifs de la déportation, tant qu’il leur restait un peu d’autonomie face aux occupants allemands?
Est-il vrai que l’affaire Dreyfus en créant un doute sur la culpabilité de cet officier français juif a fragilisé l’armée française avant 14?
Zemmour a-t-il exonéré de toute responsabilité Pétain et Vichy dans la destruction d’une partie des juifs de France? A t-il l’intention ainsi de réhabiliter Pétain et la collaboration?
Est il vrai que dans certains endroits du pays, un français peut ne plus se sentir chez lui? Est-il exact de dire qu’en fonction de la poursuite de l’immigration et de la démographie en général, cette tendance ne va pas s’inverser ?
Est-il exact de dire que les chercheurs en sciences sociales et les historiens peuvent être manipulés par une idéologie , quelle qu’elle soit?
Est-il vrai que la politique de la ville a déversé beaucoup d’argent dans les banlieues avec un résultat pour le moins mitigé et que ces banlieues ont été privilégiées par apport à la France des villages et des petites villes du monde rural?
Est-il vrai qu’on acheté la paix sociale dans les banlieues pour éviter les émeutes provoquées par des éléments hostiles à la nation et à l’état?
Est-il vrai que la justice est inefficace pour lutter contre la criminalité, en grande partie en raison des postulats idéologiques de nombreux juges qui ont privilégié l’action éducative plutôt que la sanction pénale?
D’autres sujets sur l’école, le pédagogisme et l’enseignement de l’histoire, sur la désindustrialisation, sur la bureaucratie, les prestations sociales des étrangers, le regroupement familial, l’attribution de logements sociaux, les déserts médicaux lancés par le candidat Zemmour pourraient faire également l’objet de débats et de controverses utiles.
Mais, je le répète, la discussion argumentée et le débat qui caractérisent la vie démocratique semble aujourd’hui difficile, sinon impossible. Ceux qui le souhaitent doivent combattre Zemmour, ses idées, ses propositions, sa vision de la France et de l’histoire, mais le plus souvent ils le diabolisent en le caricaturant jusqu’à en faire un personnage monstrueux et repoussant ou alors ils refusent de l’écouter, en le traitant par le mépris et en le rejetant dans l’insignifiance.
Je ne défends pas Zemmour, il le fait très bien tout seul, mais je défends ma conception de la vérité, du réel quand je le connais et quand j’écoute ceux qui en parlent honnêtement, autant que ma raison puisse distinguer le mensonge de la propagande ou la vérité des faits. Chacun peut critiquer, attaquer même ou défendre, encenser même tel ou tel candidat. Mais à côté de ce qui va devenir une course politique qui se fera dans les alliances et les oppositions, les conflits et les accords comme toujours, les réseaux sociaux qui permettent l’anonymat libèrent toute la violence que nous n’osons pas montrer dans une vie sociale civilisée, tout ce qui git dans nos ténèbres secrètes et qui ne sort à l’air libre que dans les épisodes de guerres civiles de massacres collectifs et de génocides. La nuance y est interdite. La complexité ignorée. Le réel manipulé au service de la passion de détruire et de salir l’adversaire.
Eric Zemmour confirme certes devant Appoline de Malherbe sur BFMTV qu'il est le candidat de la rupture sans compromis. Ce qui pourrait être vrai pour l'ensemble des candidats à l'élection présidentielle s'ils veulent exister et se démarquer dans une compétition qui s'annonce féroce et peut-être violente , avec ses coups bas et ses chausse-trappes. Mais ce qui est vrai pour les candidats ne doit pas être la règle pour les citoyens qui souhaitent vivre dans une démocratie qui n'est pas seulement définie par le processus électoral mais aussi par l'usage de la raison. Or, nous imitons trop souvent ces candidats voués au clivage par le processus électoral lui-même. Comment choisir en toute sérénité et même avec passion, pourquoi pas ? en limitant la puissance des émotions incontrôlables, des diabolisations absurdes, des anathèmes et des mensonges sinon en apprenant la vie démocratique faite de conflits assumés où l'on s'efforce d'écouter les voix multiples et d'affirmer notre voix unique qui utilise notre esprit critique et s'enrichit de notre expérience réelle et de celle des autres ?
Charles Rojzman
Source : https://www.facebook.com/723209378/posts/10159917978284379/