Nourrir le populisme ::Chapeau le metteur en scène !
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Gilles CASANOVA
Voilà ce que j’écrivais il y a 7 ans quand François Hollande a fait entrer dans le jeu politique Emmanuel Macron, je n’ai rien à retirer.
[20/02/2015 : Emmanuel MACRON parle aux modestes de France.]
On dit, on dit… mais ce n'est pas aussi facile que cela de faire monter dans un pays comme la France, les représentations populistes. Cela demande de la volonté, il ne faut pas se louper, sinon on apparaît médiocre.
Déjà, si on veut de l'efficience, il faut viser les catégories populaires, car ce sont les plus nombreuses, et donc électoralement celles dont le basculement dans le populisme compte vraiment.
Par exemple, il faut trouver à incarner ce qui aidera au développement de représentations populistes.
Trouver la bonne personne, la mettre bien en scène, trouver le bon contexte, et lui écrire le bon texte.
Par exemple, trouvez quelqu'un qui a un emploi à vie et lui faire donner la leçon aux chômeurs, c'est un début, mais ça ne suffit pas du tout, loin de là.
Il faut s'assurer qu'il ait pu prendre une disponibilité dans la banque d'affaire et, en quelques mois gagner des millions d'Euro. Là vous commencez à avoir une figure intéressante.
Assurez vous du fait qu'il soit suffisamment jeune pour ne pas pouvoir s'appuyer sur une forme d'expérience, que la vie lui aurait finalement donnée avec le temps.
Mais ça ne suffit pas. Il faut lui donner de grandes responsabilités ministérielles, alors qu'il n'a jamais présenté sa candidature à aucun poste électif et jamais dialogué avec de vrais gens (les illettrés pauvres qui circulent en bus par exemple).
Là vous commencez à avoir un profil intéressant, mais il lui suffirait d'un mot de compassion, et tout est par terre ! Ou bien, simplement qu'il se déclare de droite, ou pas certain d'être de gauche, ce qui inciterait une grande majorité à excuser d'avance un propos inconsidéré d'un riche de droite, inconscient. Et les catégories populaires de risquer de revenir à un vote traditionnel de gauche, et c'est l'échec de la tentative.
Il est nécessaire pour que cela fonctionne à plein, qu'il affirme qu'il est LA gauche et qu'il sait mieux que les autres ce qui est bon pour le petit peuple, puisqu'il est de gauche et que la gauche est là pour défendre le petit peuple.
Ensuite, il ne reste qu'à lui trouver une bonne formule, et la lui mettre en bouche pour qu'elle soit dite avec la distance et le mépris suffisant pour bien être sûr qu'elle ne soit pas mésinterprétée.
Si vous avez réussi à faire tout cela, alors s'ouvre devant vous la possibilité de réussir ce qui, je vous l'ai dit plus haut, n'est pas si facile qu'on le dit.
Il vous reste à trouver un bon contexte, une crise économique, une montée du chômage, une dénonciation par vous-même de la finance, sans manifester une intention d'en changer les règles, par exemple, et là vous avez des chances.
Ensuite, pour être vraiment certain de toucher juste, il faut l'artiste. Et cela ça ne s'improvise pas, c'est du travail, et tout le monde n'est pas capable.
Mais c'est le triomphe romain lorsqu'on montre à la face du mode le sans-faute :
"Si j'étais chômeur, je n'attendrais pas tout de l'autre, j'essaierais de me battre d'abord"… (Emmanuel Macron).
Chapeau le metteur en scène !
En France, on a une extrême droite qui est tout à fait médiocre, alors si on l'aide pas un peu à trois semaines d'une élection…
Source : https://www.facebook.com/1504611594/posts/10219850405679615/