Les partis et groupements politiques concourent à l'expression du suffrage
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« Les partis et groupements politiques concourent à l'expression du suffrage »
C’est l’article 4 la Constitution de la Ve République, de 1958.
Les partis politiques tels que nous les avons connus au XXe siècle avaient pour caractéristique principale d’être les représentants d’idées qui pouvaient avoir une certaine capacité à être transversales du point de vue des catégories socioprofessionnelles.
Du côté de la droite, libérale-orléaniste ou bonapartiste, elle avait la capacité de rassembler des agriculteurs, des commerçants, des artisans, certains types de fonctionnaires, des patrons de l’industrie et du Commerce, petits, moyens et grands.
Du côté de la gauche, libérale ou autoritaire, elle avait la capacité de rassembler des ouvriers, des employés, d’autres types de fonctionnaires, des intellectuels, des membres des professions libérales, et quelques fortunes engagées.
Les options politiques que ces deux courants présentaient étaient sensiblement différentes et marquaient une inflexion forte en direction de chacun des deux systèmes d’idées de référence qui constituaient la base de regroupement des personnes qui les composaient ou sympathisaient avec leurs propositions, lorsqu’ils étaient aux affaires.
Tous acceptaient le cadre national comme celui du débat et celui de l’avenir car la Nation, qu’ils incarnaient ensemble et qu’ils faisaient vivre par leur commune dispute, régulière et multiforme, n’apparaissait pas comme l’obstacle à détruire pour entrer dans l’avenir.
La construction du dispositif supranational dont la tête est installée à Bruxelles a largement changé la donne.
Le néolibéralisme qui s’est développé à partir du coup d’état d’Augusto Pinochet le 11 septembre 1973 au Chili, est l’élément décisif qui a conduit à cette modification et qui a conduit à la société qui se présente devant nous.
Partant de l’idée que les malheurs du monde viennent du fait que les hommes ont considéré qu’ils devaient prendre en main leur destin et ont construit des théories, socialisme, fascisme, nazisme, communisme, qui toutes ont conduit à de terribles impasses, le néolibéralisme professe qu’il faudrait s’en remettre totalement au mouvement naturel du marché et déréguler tout ce qui a été construit au cours du XXe siècle pour stabiliser les sociétés occidentales.
La main invisible du marché, qui est le cœur de cette théorie, a besoin, pour agir au mieux, que la liberté soit maximale pour les capitaux, et la contrainte maximale pour ceux qui les servent, en étant les travailleurs que ces capitaux engagent pour se reproduire en plus grand nombre. La sécurité maximale pour le Capital étant la garantie de ses meilleurs performances financières, et l’insécurité maximale pour le Travail étant aussi la garantie de ses meilleures performances en termes de productivité.
Les régulations, les États, les frontières, tout cela ce ne sont à ses yeux, que des obstacles hérités de cette lubie que l’Humanité pourrait décider de son destin, que ce soit à travers des idées ou à travers des Nations.
Donc un système dans lequel la régulation était assurée dans le cadre de la Nation par des partis qui organisaient, à travers une alternance, l’évitement d’une explosion d’un affrontement classe contre classe dans une société dominée par des inégalités toujours fortes, mais qui allaient en se réduisant de 1945 à 1984, ne peut plus correspondre au projet que progressivement les dirigeants, arrivés par le renouvellement des générations à la tête de ces partis considéraient comme souhaitable.
Progressivement au titre de la « modernisation » les principaux partis de gauche comme de droite ont présenté la France comme un obstacle, une scorie, un moment du passé, et la forme gazeuse – du point de vue de l’identité nationale –, de l’Union européenne comme le seul avenir souhaitable et possible, alors que cette forme « gazeuse » n’est qu’un marchepied pour la société liquide universelle qui correspond au règne absolu de la main invisible du marché. Au règne absolu de la marchandise.
Cette théorie néolibérale n’est pas simplement le produit d’une pensée de quelques intellectuels, elle est la résultante du mouvement du capitalisme qui voit constamment une baisse tendancielle du taux de profit : le travail mort aggloméré dans des machines toujours plus perfectionnées, toujours plus nombreuses, jouant un rôle toujours plus grand, diminuant la valeur relative de ce dont le travail vivant peut enrichir la production, pour le compte de celui qui détient les moyens de production. Le résultat est qu’il faut toujours investir plus pour gagner toujours un peu moins, au regard des masses de capital investi.
Il faut donc intensifier l’exploitation, élargir l’espace d’action du capitalisme, élargir les sphères d’action du capitalisme à l’ensemble de la vie humaine, de la naissance à la mort, et du réveil au coucher. J’en évoque les effets ici régulièrement, je ne reviens donc pas dessus.
La chute du mur de Berlin a été l’occasion de mettre en œuvre et de systématiser massivement ce programme néolibéral ouvrant des horizons géographiques immenses, tandis que la numérisation de la société ouvrait des horizons immenses dans la prise de contrôle de la vie humaine par des dispositifs du type smartphones et ordinateurs portables.
Dans ces conditions, on a vu ici les principaux partis de la gauche et de la droite obéir aux injonctions d’un système qui a pour caractéristique de concentrer la fortune à grande vitesse entre quelques mains, et de tirer vers le bas massivement les classes moyennes et les classes populaires.
LR avait-il quelque chose d’autre à dire que les milliardaires qui à travers Davos, la Trilatérale, Bilderberg, et quelques autres organismes d’influence ou de coordination multilatérale, imposent leurs perspectives à Bruxelles ?
Le PS avait-il quelque chose d’autre à dire que les milliardaires qui à travers Davos, la Trilatérale, Bilderberg, et quelques autres organismes d’influence ou de coordination multilatérale, imposent leurs perspectives à Bruxelles ?
La réponse est non et ils sont devenus des astres morts tous les deux. Même si leur lumière brille encore aux élections locales, comme certaines étoiles que nous voyons au ciel, alors qu’elles ont implosé il y a des milliers d’années.
Progressivement les catégories sociales qui se sentaient déclassées par ce dispositif, et qui se sentaient remplacées dans leurs fonctions par un autre aspect de la dérégulation qui est l’organisation d’une immigration de masse destinée à un remplacement de couches sociales organisées pour leur défense à travers des syndicats et divers organismes, par des personnes arrivant de zones totalement déstructurées du point de vue de la société et de l’État et ne présentant aucune caractéristiques ou capacité d’organisation syndicale ou de défense collective de leurs intérêts face aux employeurs et pouvant donc être payées beaucoup moins cher, ces catégories sociales n’ont plus trouvé nulle part de représentants ni de défenseurs.
Leur seule richesse c’est la Nation qui les protège, leur seule richesse c’est la France. Or les partis dominants étaient dirigés par des personnes qui se considéraient comme « en marche » vers l’appartenance à une élite mondialisée et pour eux, l’existence de la France était un poids mort dont il fallait se débarrasser au plus vite, pour constituer une sorte d’identité européenne, dont la capacité d’indépendance, de cohésion, ou de défense militaire n’existant pas, on voit qu’il ne s’agit que d’un marchepied vers la « société liquide » de Georges Soros, dominée par la puissance impériale américaine et ses grands leviers de pouvoir, Blackrock, Vanguard, et les Gafa.
Il ne restait sur le terrain de la politique qu’une seule force pour tenir le drapeau tricolore, l’extrême droite. Ou du moins, une version particulière et plus intelligente, en rupture avec la tradition paramilitaire ultra-minoritaire de l’extrême droite après 1945, une forme qui a été constituée à partir de 1972 autour de la famille Le Pen et d’un projet électoral.
Cette forme va survivre très petitement de 1972 à 1984, la vie politique française étant dominée par l’affrontement gauche-droite. À partir de 1983 la gauche au pouvoir annonçant qu’elle troque son « changer la vie » pour « construire l’Europe », et les inégalités qui avaient reculé depuis 1945 repartant à la hausse, ce projet va devenir progressivement le réceptacle des couches sociales abandonnées par le néolibéralisme, qui, par le mouvement même du creusement des inégalités, vont devenir de plus en plus nombreuses jusqu’à pouvoir constituer une majorité sociologique.
Ainsi donc ce curieux mouvement, sorti de l’extrême droite par la famille Le Pen, va devenir le premier parti de France, sans avoir véritablement une vision du monde ou un projet capable de représenter les couches – populaires – qui sont derrière lui.
Ce qui va permettre aux tenants du mondialisme néolibéral de les présenter comme un épouvantail absolu – non pas au nom des classes laborieuses qui seraient des classes dangereuses, ce qui est la vérité de leur pensée – mais au nom du fait que les dirigeants d’origine seraient les assassins d’Oradour-sur-Glane, les responsables de la Shoah, les représentants des heures les plus sombres de l’histoire du monde.
Et le bobard va marcher, mis en musique par une extrême gauche qui vit son romantisme calé entre 1917 et 1933 et qui n’a pas vu le monde changer, et une gauche de gouvernement qui verra vite l’intérêt pour se maintenir de les dénoncer comme une version extrême de la droite, qui marginaliserait ainsi la droite, lui permettant de se maintenir au pouvoir, alors qu’elle n’a plus rien à proposer aux catégories populaires de différent de ce que la droite leur propose.
Aujourd’hui on arrive au bout de ce cycle. Pour la troisième fois les représentants des milliardaires chantent la chanson du nazisme qui est à nos portes. Mais ça ne marche plus.
Le Parti socialiste qui il y a 10 ans était majoritaire au Sénat, majoritaire à l’Assemblée nationale, avec le président de la République, 80 % des départements et des grandes villes, et toutes les régions du pays, n’arrive même plus à réunir 2 % des électeurs !
Les Républicains qui avaient l’habitude de rassembler aussi tous les pouvoirs entre leurs mains lorsqu’ils étaient aux affaires n’arrivent pas à passer la barre des 5 % des exprimés.
Et celui qui représente les milliardaires n’a aucun parti.
Le groupuscule qu’il a constitué, a fait 2,5 % municipales et 3,5 % des inscrits aux régionales, c’est dire s’il n’existe pas, mais il a le vrai parti de notre temps pour les milliardaires : les médias.
Universellement possédés par ces quelques milliardaires, ils tiennent à jet continu, non seulement à travers les programmes d’information et de « débats », mais surtout à travers les programmes de fiction, un discours de propagande, permanent, monocolore, contre la Nation pour « l’Europe », la société liquide, et l’avenir radieux de liberté et de brassage culturel que nous promettent les migrations de masse.
Notre Zelensky à nous, même s’il n’est pas encore apparu jouant du piano de la façon aussi originale qu’élégante que le président ukrainien, n’en est pas moins une marionnette, qui rassemble – enchaînés derrière lui comme derrière l’Imperator lors d’un triomphe Romain – l’intégralité de tous ceux qui ont dirigé le pays depuis 40 ans qui sont coagulés – malgré les haines interpersonnelles qui les séparent – face aux classes laborieuses qui leur apparaissent plus que jamais comme des classes dangereuses, et qui sont assimilées par le système médiatique des milliardaires à ce qui était un phénomène politique original et nouveau du XXe siècle, une création du Capital le plus concentré, c’est-à-dire le nazisme : contresens absolu.
Voilà la clé de ce second tour.
Il ne reste plus de parti de droite, il ne reste plus de parti de gauche.
Il ne reste plus que l’affrontement pur et simple des milliardaires et de leur projet de société liquide, chatoyant et « sociétal » – l’Ukraine n’est-elle pas le paradis de la GPA – qui s’appuie essentiellement sur la partie la plus âgée de la société, inquiète de ce qu’elle ne comprend pas et qui préfère un malheur connu à une promesse de bonheur inconnue, face au monde du travail, lui-même désorienté, et trouvant dans l’identité française le dernier refuge de ce qui peut lui permettre de survivre.
La répartition des votes du premier tour par classe d’âge et catégories socioprofessionnelles est absolument transparente.
Il n’y a pas de débat politique possible entre les deux candidats. Il n’y a pour chacun que le souhait de mobiliser au maximum la part de la société française qui va voter pour lui pour des raisons fort diverses, c’est pourquoi ils ne peuvent se construire que contre l’autre, accroissant le malheur de la société.
Les cinq dernières années ont montré que la politique Davos/McKinsey mise en œuvre par Macron consistait à avancer de plus en plus fortement et violemment dans la logique du néolibéralisme, c’est-à-dire la contrainte de plus en plus forte sur la part de la société ne disposant pas du capital qui lui permet d’échapper à tout contrôle, une contrainte à la manière de la société totalitaire chinoise et de son Crédit social (by McKinsey aussi).
Les palinodies du Covid – avec les réunions secrètes du Conseil de Défense nationale pour ne pas que l’on sache que c’est McKinsey qui les dirigeait – auront été, à ce titre, un galop d’essai, qui nous montre à quoi ressemblerait notre avenir si nous écoutions le discours de nos « antifascistes » d’opérette, artistes, intellectuels et autres « syndicalistes » et marionnettes diverses qui viennent nous amuser sur les écrans.
Dans une telle configuration, l’effet des consignes de vote est à peu près inopérant, en tout cas l’effet de ce que je pourrais dire pour ma part, car c’est un profond mouvement sociologique qui se manifeste.
Soit l’emportera la peur des personnes âgées avec la reconduction du président actuel et l’aggravation de tous les méfaits que nous avons observés, soit l’emportera la volonté de changement de la population active, et il sera remplacé.
Il ne s’agit pas de conviction individuelle, il s’agit de mouvements tectoniques profonds.
Dans le cas d’une victoire obtenue par la peur sidérant les couches les plus âgées, des convulsions ayant pour origine le monde du travail sont à prévoir.
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